Paolo Pavesio : "Nous avons recruté Toprak car il est le pilote que nous cherchions".

Le recrutement de Toprak Razgatlioglu porte un seul nom, celui de Paolo Pavesio.

Sans lui, les portes de Yamaha auraient continué à être fermées.

Le nouveau patron de Yamaha a travaillé pendant 4 années aux côtés de Toprak en WSBK et contrairement à Lin Jarvis, il a pu voir son potentiel et que cela pourrait être compétitif en MotoGP.

Il revient sur les tests MotoGP de Toprak qui ne s'étaient pas bien passés et nous dit ce qu'il attend de Toprak en 2026.

Il confirme que le choix entre Miller et Oliveira n'est pas fait mais encore une fois, il ne parle pas du contrat du portugais, preuve qu'il y a bien une clause de sortie.

Voici son interview :

Paolo, avec la signature d'un pilote Superbike, il semble que les projets MotoGP et Superbike soient désormais plus étroitement intégrés avec votre arrivée à ce poste ?

Si nous avons recruté un pilote Superbike aujourd'hui, c'est parce que nous avons eu l'opportunité de recruter le pilote idéal.

Yamaha souhaite également renforcer sa collaboration. J'ai acquis une expérience diversifiée en motocross et en Championnat du monde Superbike et je travaille pour l'entreprise depuis 23 ans.

J'ai passé dix ans chez Yamaha Italie ; ils sont juste à côté du département course, et je connais Meregalli depuis longtemps. Je souhaite développer davantage mon réseau ; cela créera une valeur ajoutée, car nous pouvons toujours apprendre les uns des autres.

Nous n'avons pas recruté Toprak parce qu'il est pilote Superbike, mais parce qu'il est la personne idéale et que nous voulons lui donner l'opportunité d'accéder au MotoGP. Et nous sommes heureux qu'il fasse cela avec nous.

Pourquoi pensez-vous que Toprak peut avoir plus de succès que Jack Miller ou Miguel Oliveira ? L'un des deux pilotes Pramac actuels doit lui céder sa place.

Je pense qu'un pilote comme Toprak mérite l'opportunité de démontrer son talent. Durant les quatre années que nous avons passées avec lui dans notre garage Superbike, nous avons pu constater sa technique, son pilotage et ses capacités. C'est pourquoi nous ne voulions pas le priver, ni nous, ni les fans, de cette opportunité.

Cependant, je ne veux pas comparer Toprak à Miguel ou Jack. Nous voulons l'expérience, l'aventure, le défi avec Toprak, et cela a des conséquences.

Miguel a connu un début de saison difficile à cause de sa blessure en Argentine. Jack a investi beaucoup d'énergie dans le projet, mais il a des hauts et des bas – il est nouveau sur la M1.

Nous ferons une offre à celui qui nous semble être le meilleur coéquipier.

En juin 2022, Toprak a effectué un essai MotoGP pour Yamaha en Aragon, dont aucune des deux équipes n'était satisfaite. Que s'est-il passé à ce moment-là ?

Les essais n'ont pas répondu aux attentes de Toprak ; à l'époque, nous n'étions peut-être pas prêts. Ce n'est un secret pour personne que 2022, 2023 et 2024 ont été des années difficiles pour nous en MotoGP. Si vous rencontrez des difficultés, il y a des raisons à cela.

Nous avons restructuré notre département course, y compris les activités de l'équipe d'essais. Toprak voulait montrer ce dont il était capable lors des essais ; pour nous, il s'agissait davantage d'une question de compréhension. Nous n'avons pas eu de connexion à l'époque, mais il nous a quittés champion. Et aujourd'hui, je peux dire qu'il n'y a jamais eu de rupture.

Parfois, les choses sont plus difficiles, et les essais ne se sont pas déroulés comme prévu. Cela a incité Toprak à se lancer un nouveau défi. Avec le recul, je suis heureux qu'il ait pu se prouver qu'il pouvait modifier une moto et réussir avec. Cela me donne encore plus d'espoir et de confiance pour la suite.

Pour 2027, la cylindrée des motos MotoGP sera réduite de 1 000 à 850 cm³, et Pirelli remplacera Michelin comme fournisseur exclusif de pneus. Qu'attend Yamaha de Toprak l'an prochain ? Il devra s'adapter à une nouvelle moto à deux reprises.

Il apprendra des choses qui ne lui seront utiles que pendant un an : les pneus, la moto, la suspension réglable en hauteur, etc.

Comment travailler en MotoGP, le fonctionnement du paddock, le rythme d'une saison avec les courses et les essais, et la pression – il doit apprendre tout cela, et le plus tôt sera le mieux.

D'ici 2027, tout sera nouveau pour tout le monde. S'il apprend le reste avant, il sera en meilleure position.