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EN AVOIR...OU PAS!








EN AVOIR…OU PAS !


L’actualité récente de notre sport favori a été funeste. Après le drame évité on ne sait comment lors de la course de Spielberg 1 l’an dernier en motoGP, la camarde avait prévenu.

Cet avertissement a été vain.

Cette année, dans les plus petites catégories, 3 gamins nous ont quittés.

La chance, cette bien mauvaise compagne était aux abonnés absents. En avoir…ou pas !

Il est bon de s’interroger sur ce qui a pu nous amener à de telles extrémités.

En d’autres lieux, je réclamais la prise de position de ceux que ces minots considèrent comme des exemples : les big guys du motoGP.

Ces prises de parole ont eu partiellement lieu, amenant leurs lots d’approbations ou au contraire de désaccords.

D’aucuns prétendent que cela provient de la similitude des machines. Ils ont tort. Un simple rappel historique de ce qu’ont été les courses de feu les 125cc, un temps une coupe Aprilia, avec des performances quasi identiques, permet de rappeler que nous étions très loin des comportements acceptés aujourd’hui.

D’autres font remarquer que les « grands » circuits actuels ne sont pas (plus ?) adaptés aux plus petites des catégories. Là aussi, ils ont tort, pour le même rappel historique. Les différentes catégories de cylindrées ont toujours roulé sur les mêmes circuits en championnat du monde. On a ainsi vu des 50cc, des 80cc, des 125cc, 250 et 350cc rouler sur les mêmes circuits que les mythiques 500.

Des voix s’élèvent pour indiquer qu’en moto3 ou SBK300, ils sont trop nombreux. Ils ont raison, 1000 fois raison. Parce que la logique veut qu’un accident est statistiquement plus possible à 40 qu’à 20 partants.

Alors, suffira-t-il de réduire le nombre de participants pour éviter des drames ? Malheureusement, j’en doute fort.

Le mal est plus profond que cela.

Certains parmi nous mettent le très jeune âge des participants de ces catégories en exergue. Ils ont raison, 1000 fois raison.

Comment admettre qu’un petiot de 14 ou 15 ans puisse rouler à 200 km/h ? Qui parmi nous permettrait cela à ses propres enfants ?

Puis la course d’Austin est arrivée, ou nous avons vécu un remake de Spielberg 1 2020.

La chance, ce jour-là, était de retour.

En avoir…ou pas !

Les sports motorisés, à 2 ou 4 roues sont intrinsèquement liés à la mort. Tous leurs participants le savent, à des degrés divers néanmoins.

Mais les réactions des uns et des autres suite à cette course nous en ont plus appris, beaucoup plus.

Ainsi avons-nous lu Kenan Sofuoglu, mentor du jeune Oncü, déclamer que la sanction appliquée à son pilote était disproportionnée et que lui leur apprenait l’agressivité à tous les étages. Je cite « Pour réussir, il faut piloter de manière agressive, ça fait partie de ce sport. Aujourd'hui, les pilotes se plaignent trop."

Article Motorsport du 11/10/2021

Chose à quoi, le pilote préféré de notre bon Sir’s Roger, j’ai nommé Aleix Espargaro s’est empressé de répondre : « ls sont jeunes, ils ont donc besoin d’apprendre. Dorna a fait la bonne chose avec la pénalité pour lui apprendre, mais son manager n’a pas de cerveau alors il a fait le contraire «

Article Paddock GP du 13/10/2021

Voilà, le mot est lâché : le cerveau, alors en avoir…ou pas.

Vous aurez compris ou vont mes préférences : j’ai toujours eu la faiblesse de penser qu’être intelligent n’était pas un défaut. Alors, oui, 1000 fois oui, Aleix a raison.

Le fameux exemple des big guys dont je parlais dans le préambule…

Dans MotoRaceNation.com, une interview d’Aron Canet ou il déclare, je cite : » la moto3 est facile, il suffit d’être à fond tout le temps et de pousser les autres ». Lui a visiblement plus de tatouages que d’intelligence. En avoir…ou pas !



Sur le site du diffuseur espagnol DAZN, une interview de Pedro Acosta, le miraculé d’Austin, 17 ans. Il dit, je cite : « sur la piste, j’aime être respecté. Si tu me fais sortir, je comprends qu’une fois, ça va. La seconde fois, si tu essayes à nouveau, je te ferai atteindre les gradins. Il vaut mieux demander pardon plutôt qu’on vienne te demander à toi d’accorder le pardon »




Tout est dit, et j’en arrive au point principal : l’éducation.

Bien évidemment, l’éducation de ces très jeunes pilotes, déscolarisés, avec un cerveau d’ado voire de pré ado pour certains. A cet âge, ils sont immortels. Du moins le croient-ils.

L’éducation des team managers : eux n’ont pas l’excuse de l’âge, ils sont adultes et expérimentés. Je n’ai pas aimé les propos de Kenan. Je n’ai pas aimé l’apathie de Poncharal. Je n’aime pas leur course à l’échalote du toujours plus jeune.

L’éducation de la Dorna et de la FIM : le blé, c’est bien. Les audiences, c’est super. Faut-il pour autant que les liasses de dollars soient teintées du sang de gamins ?

Juvénal, vers l’an 100 de notre ère déclarait déjà « Panem et circenses », le trop fameux du pain et des jeux.

La logique du spectacle, cher Tonton Carmelo, a aussi ses limites. Faire repartir ces gamins pour 5 tours à Austin aurait pu se révéler criminel. La camarde, ce jour-là, était de bon poil, ce ne sera pas toujours ainsi. Et, si j’osais, vous devriez vous méfier : les décisions que vousq ne voulez pas prendre, il est possible que ce soient des politiques qui les prennent pour vous. Ou pire, des sponsors qui n’aiment certainement pas voir leur image accolée aux décès de gamins.

L’éducation des fans, de nous : quand comprendrons-nous que le sport n’est pas la guerre ? ces gosses ne sont pas des soldats. Ils font sur des motos ce que nous tous sommes incapables de faire, respectons les pour cela, pas pour les coups de carénage qu’ils se mettent.

Un top guy que je ne porte pas dans mon cœur a déclaré un jour que « la moto, c’est pas de la danse ». De cette déclaration de matamore, il n’en ressort que la vacuité de sa pensée et l’inconscience qu’il soit un exemple. Le talent ne se mesure pas à la taille des attributs masculins.

Alors bien sûr, si la critique est facile, proposer l’est moins.

Ceux qui me lisent me connaissent, ainsi que les marottes que je développe, ils ne seront donc pas surpris. Elles n’en restent pas moins frappées du bon sens :

- Instauration d’un maximum de 22 partants dans les petites catégories

- Instauration d’un âge minimal, et non maximal, dans ces mêmes catégories. Je propose 17 ans

- Modification du format des qualifs pour toutes les catégories : super pôle pour tout le monde, tant pis pour les télés. Et s’il se met à pleuvoir, tant pis pour ceux qui ne sont pas encore passés, la compétition n’est pas et n’a jamais été égalitaire

- Instauration de sanctions à hauteur du préjudice causé : tu me fais tomber, je me casse une jambe, je loupe 4 GP, tu les loupes aussi

- Pénalités financières conséquentes pour les teams : toujours taper au portefeuille, ils ne comprennent que ça. Conduite irresponsable = 15 000 francs suisses pour le team, charge au team de se retourner contre son pilote ensuite. En avoir (du pognon) …ou pas !


J’ai eu la peur de ma vie lors de Spielberg 1 2020, je pensais ne plus jamais être confronté à cela. J’avais tort, la suite fut pire.

Qui sera le prochain ? Je déteste les courses sur route pour l’hécatombe qu’elles produisent, je ne trouve nul courage à passer à 250 à l’heure au ras des murs, j’assimile cela plutôt à un haut niveau de bêtise, et je reste poli.

Un mien ami, avec qui je devisais de tout cela, m’a fait remarquer que je devrais être plutôt content de tout cela, car me dit-il ce sont les moins intelligents qui partent. Sorte de sélection naturelle, quoi…

Je ne peux accepter cela. Question de principes.

En avoir…ou pas !



BORONALI




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