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Vivre la perte d'un ami


Bonjour à tous,

Je vais vous dire comment je vis la mort d'un de mes plus grands copains Eric Sabatier, je sais c'est morbide, la moto ce n'est pas que des moments agréables, on en sait quelque chose cette année avec la disparition de 3 minots.

On était aux qualifs du championnat de France 500 en juillet 88 au Castellet, la course avait lieu dans le cadre du GP de France et toute la bande de copain on était descendu pour la semaine, les premiers jours c'étaient plutôt des vacances, on descendait l'après midi à Bandol pour se baigner, puis les jours passant on croisait Gardner, Rainey, Sarron, Schwantz, tous les grands étaient arrivés.

Les essais du vendredi on été dramatique avec la mort d'un pilote de sidecar allemand dans la ligne droite du Mistral, ça nous a rappelé que nous n'étions pas en vacances mais dans un sport ou on pouvait passer du rire aux larmes en une seconde.


Le samedi matin nos deux sorciers de préparateur le grand Brancquart avec Eric son poulain et le titi parisien Cascarino qui s'occupait de moi ont finalisé les réglages.

Eric nous a annoncé qu'il avait signé avec Honda Rothmans pour le championnat du monde 89 en 250 cc.


Les qualifs de l'après midi sont arrivées après que les seigneurs de la piste aient fini leur journée.

Moi je n'avais acheté qu'un pneu chez Michelin pour les qualifs because porte monnaie en berne, donc je n'étais pas pressé, il y avait un grand soleil, on avait droit à un stand et donc on était 3 pilotes dans le même, c'était assez grand. Sabatier lui bataillait avec Rachel Nicotte pour la pôle.

Et il arrive le moment fatidique, dramatique, tragique. Eric repart pour un dernier run et je lui mets une tape sur les fesses en lui gueulant "claques nous un temps !!!", deux minutes après il était mort, les hauts parleurs ont annoncé accrochage dans la ligne droite du Mistral, mon Popo est arrivé au stand, il a balancé sa moto et il pleurait, il s'était arrêté quand il a vu les restes de la moto d'Eric, il nous a bafouillé que le pauvre tressautait parterre, c'était les nerfs qui se relachaient, il était en train de mourir sous ses yeux, les commissaires lui on dit de repartir, de ne pas rester là, l'autre pilote était allongé un peu plus loin. Ils ont été annoncé décédé en arrivant à l'hôpital car si ça avait été sur le circuit les courses du dimanche auraient été annulé, le business avant tout, on ne peut pas leur en vouloir, c'est la dure loi de notre sport, j'ai pris part à ma course, minute de silence en pré grille, départ et arrivée, je ne me rappelle toujours de rien, j'ai couru sans être là.

Les raisons du crash sont le blocage de boite du gars qui était devant et qui lui aussi y est malheureusement passé, Sabatier était à l'aspiration pour le doubler et il n'a rien pu faire.

Comme quoi il n'y a toujours pas de solution pour ce genre de problème à l'heure actuelle.

RIP Cricket, il aurait 61 ans maintenant.



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