Qui de mieux pour juger du niveau de Marc Marquez que d'écouter et de lire son ancien chef mécanicien chez Honda.
Santi Hernandez a regardé attentivement l'évolution de son ancien protégé pendant toute la saison 2024 et il a remarqué une maturité chez le pilote espagnol qu'il n'avait pas vu auparavant.
Il a remarqué aussi une moins grande prise de risque et vu que Marc avait établi un plan qui doit lui permettre de retrouver les sommets en 2025.
Ce que j'ai vu de Marc en début de saison et ces derniers Grands Prix, c'est que Marc a l'air beaucoup plus mature, beaucoup plus calme. Si nous le voyons sur la moto, comment il pilote, nous voyons un style totalement différent du Marc que nous avons vu auparavant. On avait l'habitude de voir un Marc super fin, rouler sans voir qu'il est toujours à la limite.
Je pense qu'il comprend maintenant comment piloter cette moto. Il comprend que pour aller vite sur la Ducati, il devait changer de style de pilotage. On a vu à Aragon que son style était un style super coulé, parfois cela me rappelait même Dani quand on le voyait piloter, il n'a pas fait d'erreurs, il n'avait pas du tout de mouvement. On ne l'a jamais vu dépasser la limite et il l'a encore montré.
Pour moi, Marc après la course d'Aragon a marqué un avant et un après. Je crois que l'objectif de Marc cette année était avant tout de savoir et de se prouver qu'il pouvait à nouveau être compétitif.
Il l'a démontré depuis le début de l'année et, comme il l'a toujours dit, s'est fixé de vrais objectifs. Le véritable objectif était d’abord d’essayer de monter sur le podium ; Une fois sur le podium, essayez de savoir ou comment vous battre pour pouvoir gagner une course un jour cette année.
Cela lui est venu en Aragon et je crois qu'après là-bas, ce que Marc construit, c'est pour l'année prochaine. Cette année, je pense que ce qu'il doit faire ou ce que je vois, c'est qu'il est en train de créer une bonne compréhension de ce qu'est cette moto, de ce qu'il doit faire, où il doit attaquer, où pas, et lui permet d'atteindre ses limites.
Comment avez-vous vécu sa victoire à Misano ?
Il est vrai que même à certains moments, on peut voir des réflexions dont il a encore besoin pour comprendre ou comprendre pleinement comment exploiter pleinement tout le potentiel de cette moto.
Mais lors de la course de dimanche à Misano, lorsque quatre gouttes ont commencé à tomber, nous tous qui le connaissons avons dit 'c'est le moment pour Marc' et cela s'est vu. Il l'a bien vu, il a dit : 'C'est le moment où je dois attaquer, où je dois prendre des risques si je veux avoir une option pour pouvoir me rapprocher de ceux qui sont devant.
Et c'est ainsi qu'il atteignit le groupe qui le précédait. Surtout en venant de si loin, il n'est pas facile dans les premiers tours de pouvoir atteindre ceux qui sont devant. Je suppose que quand vous pensez à la Coupe du Monde comme Pecco, les risques que vous prenez sont différents mais il n'a rien à perdre.
Pour moi, ce qui a été surprenant, c'est le rythme qu'il a mis par la suite. Pendant six ou sept tours, les deux hommes étaient là à quatre dixièmes près. Le point psychologique, c'est que celui derrière ne vous rattrape pas et voyons qui est celui qui est psychologiquement plus fort sur ces points.
Lorsque vous perdez le dixième que l’autre vous prend, c’est là que les doutes commencent à surgir. Je pense que là-bas, il ait très bien géré la course et qu'il ait très bien marqué ces six sept tours, qui pour moi étaient cruciaux.
Pour moi, le plus important, c'est que tout le monde dise : 'Merde, Marc 'n'est pas fini', mais il ne faut pas oublier qu'il vient de monter sur la Ducati. Il compte 19 courses et en a remporté trois, est monté sur le podium et est troisième au Championnat du monde.
C'est-à-dire que nous parlons de ce qui n'est pas facile si l'on regarde les années précédentes. Cela a coûté cher à Lorenzo, à Valentino, ce n'est pas facile de passer à une nouvelle moto, une nouvelle marque, une nouvelle équipe et de pouvoir se battre à nouveau pour les premières places.
En dehors de ce que tout le monde aimerait, qu’ils se battent pour la Coupe du Monde ou qu’ils aient une chance de gagner la Coupe du Monde. Je pense que pour moi le plus important c'est que Marc se soit retrouvé.
ouais bon, Rossi et lorenzo ont quand même quitté une écurie gagnante pour un cheval sauvage, avec un gros chêque à la clé c'est vrai...
et beaucoup de certitudes aussi.