Johann Zarco : "Qu'importe le talent, le pilote ne fait plus la différence".

Dans une interview donnée à GP Racing, le champion français a parlé du moto GP actuel, celui du passé et aussi de sa carrière.

Et quand il dit que le pilote ne fait plus la différence, il faut comprendre cela par le fait que le pilote ne peut plus faire la différence comme dans le passé à cause de l'évolution des motos, des pneumatiques ou de l'électronique.

Voici ses propos :

Tu dois ne pas regretter d'être chez Honda ?

Bien sûr, il y a eu des moments difficiles l'année dernière. Je pense au GP de Barcelone et au Mugello, où j'ai raté des points. Ce n'était pas bon. Gagner les Huit Heures de Suzuka a été bénéfique. Il y avait cette proximité avec Honda qui m'a permis de me mettre dans une autre zone, ça m'a vraiment fait du bien.

Qu'est-ce qui a changé dans le Moto GP ?

Aujourd'hui, un seul pilote, aussi talentueux soit-il, ne suffit plus à faire la différence. Personnellement, je me rends compte que j’ai besoin d’ouvrir de nouvelles portes. Je peux toujours m'appuyer sur les qualités qui m'ont permis de gagner des courses, mais maintenant je dois en développer d'autres pour m'adapter à ce qui m'est proposé et entrer dans la zone de performance des motos d'aujourd'hui.

Ils ont progressé, les pneus ont évolué. Aujourd'hui, on peut tenter des choses qui étaient auparavant impossibles, ce qui oblige à repenser son style de conduite.

Quand tu regardes dans le passé, est-ce que tu ferais les choses différemment ?

Il y a des choses que j'ai faites en 125cc ou en Moto2 qui me surprennent maintenant.

Par exemple ma panne à Misano en 125cc, quand j'ai essayé d'arrêter Terol avec ma main, je ne le referais plus . Après toute la période avec Laurent Fellon, c'est ce dont j'avais besoin pour devenir un guerrier, un pilote agressif.

Je pourrais également mentionner le passage en MotoGP. J’aurais peut-être dû être plus mature pour mieux gérer la situation. J'aurais peut-être pu rejoindre l'équipe Repsol Honda.

J'aurais aussi pu mieux gérer mon temps avec KTM, même si j'ai essayé de le faire avec Jean-Michel Bayle. À cette époque, il était difficile pour moi de développer mes compétences. Il y a certainement beaucoup de choses que je ferais différemment si je devais les refaire.

Comment vis-tu l'exposition médiatique ?

Je ne peux pas me plaindre de ça. Même si je ne recherche pas la célébrité, avoir plus de visibilité est bénéfique dans une carrière qui ne dure qu'un certain temps. Cela nous permet de nous démarquer et aussi d'être plus proche des sponsors. Je ne suis pas l’utilisateur le plus actif des réseaux sociaux, mais je sais que mes partenaires apprécient ce que je publie. C’est aussi pour cela qu’ils me sont fidèles.