Chaque année, Michelin met en garde les équipes contre l'utilisation de pressions trop basses sur le pneu avant. De sorte qu'on sait que tous les vainqueurs de la saison 2022 ont roulé sous la limite.
Cette limite est fixé à 1,9 bar minimum mais elle si elle est assez facile à appliquer lors des essais, il n'en va pas de même en course.
En effet, rouler en dessous de 1,9 bar augmente l'adhérence mais diminue la durée de vie du pneu et sa sécurité mais rouler au dessus de 2,2 bar est aussi dangereux car la surface au contact de la piste devient moins importante et les pilotes peuvent chuter même en prenant peu d'angle.
Et ces 2,2 bar sont souvent dépassés quand un pilote reste collé à la roue arrière d'un pilote devant lui.
Pour cette saison 2023, pour les 3 premières courses, il n'y aura pas de sanction pour ceux roulant sous les 1,9 bar, ces 3 grands prix seront utilisés comme test.
Ensuite à partir du 4ème grand prix (sauf prolongation, voir ci-dessous), seront sanctionnés seulement les pilotes qui auront roulé plus de 50% de la course sous les 1,9 bar.
Voici l'avis de plusieurs personnes du Paddock, à commencer par Brad Binder :
Aux essais, la pression des pneus avant n'est jamais trop basse car vous n'avez pas de moto devant vous, donc la pression est normale et elle reste basse. La raison la plus importante pour laquelle les limites ont souvent été dépassées l'année dernière : il faut commencer avec le moins de pression possible.
Et si l'adversaire roule 1 ou 1,5 seconde devant vous, il n'y aura aucun problème. Mais si vous êtes dans la roue arrière de la personne qui vous précède, la pression d'air peut rapidement augmenter de 0,5 bar. C'est compliqué. Mais ce n'est pas mon problème. Je ne suis que le pilote.
Paul Trevathan, chef mécanicien de Pol Espargaro chez Gasgas :
Cette histoire de pression des pneus est douloureuse pour toutes les personnes impliquées. Sur certains circuits, la moto ne commence vraiment à fonctionner que lorsque la pression à l'avant est plus élevée que ce que nous avons réellement prévu.
En revanche, personne ne veut plus de 2,2 bars à l'avant, car alors la moto est difficile à contrôler. Mais nous savons aussi que certains coureurs peuvent mieux gérer les plus grands pressions que d'autres. C'est un fait. Ils conduisent plus prudemment que d'autres avec des pressions d'air plus élevées, c'est à cause de leur style de pilotage.
C'est une affaire délicate pour les fabricants. Parce que cela peut être dangereux pour les pilotes. Il y a eu des discussions massives entre Michelin, les constructeurs, les équipes et la Dorna ces derniers mois. Tout le monde cherchait des solutions adaptées.
Michelin nous a mis en garde et nous a dit sans ambages de faire quelque chose. Cela se produit maintenant. À l'heure actuelle, il y a beaucoup d'incertitude pour toutes les personnes impliquées. Beaucoup de gens sont inquiets, y compris beaucoup de pilotes.
Et la conclusion pour Danny Albridge, directeur technique du Moto Gp :
Si tout ne se passe pas bien lors des trois premiers Grands Prix et que toutes les équipes et usines ne se sentent pas à l'aise, nous prolongerons encore la phase de test. Nous n'avons pas besoin de devenir sérieux après trois courses et de commencer les pénalités à Jerez, nous pouvons attendre jusqu'au Mans ou plus tard.
La phase de tests pour les trois premiers Grands Prix est tout simplement le minimum que nous nous sommes fixé.
Je ne comprend pas tout... pourquoi faut-il règlementer la pression avant et obliger les pilotes à respecter 1.9 - 2.2??
Si c'est dans cette plage que le pneu est le plus adhérent et endurant, les pilotes le voient d'eux mêmes et libre à eux de rouler avec plus ou moins de pression non?
Dans ce cas, pourquoi ne pas limiter aussi la prise d'angle et fixer une limite?
y a un truc qui m'échappe là dans ces règlements "liberticides"..