En fin de saison dernière, dans l'ombre de Valentino Rossi, un autre pilote très apprécié a quitté le Moto Gp, il s'agit de Danilo Petrucci.
Il l'a quitté par manque de résultats mais il l'a quitté sans regrets, il voulait quitter une discipline qui essore les pilotes avec une pression de tous les instants.
C'est ainsi que Danilo nous apprend qu'il était hors de question d'aller en championnat du monde Superbike, il dit que la pression aurait été presque la même.
Il voulait un projet sérieux mais il voulait s'amuser.
S'amuser, il l'a fait en se lançant le défi du Dakar.
Mais un amusement qui lui a coûté cher physiquement avec plusieurs chutes, des blessures, des pépins mécaniques mais la satisfaction d'être allé au bout de cette aventure et devenir le premier pilote à avoir gagné une course en Moto Gp et une spéciale sur le Dakar!
Ensuite il fallait à Danilo un projet pour 2022 et Ducati lui a proposé un projet qui pouvait lui correspondre, c'est à dire de faire le Moto America, une discipline différente du championnat du monde superbike avec des circuits très différents et des pneus différents.
Petrucci a relevé le défi et à 4 manches de la fin de la saison, il pointe à la seconde place et il est au coude à coude avec Jack Gagne.
Petrucci nous parle donc de tout ce qui s'est passé depuis la fin 2021 :
J'en avais marre de tout, j'étais fatigué. Je savais qu'un passage au Championnat du Monde Superbike apporterait plus ou moins la même pression que je ressentais en MotoGP.
Je me suis dit que je ne voulais pas prendre ma retraite, mais je voulais profiter de la course sans ce genre de pression. C'est pourquoi j'ai essayé le Rallye Dakar. Juste comme une expérience pour voir si je peux relever ce défi.
Je pensais qu'aller en Amérique devrait être amusant. Voir un autre continent, découvrir un autre pays. La pression y serait certainement plus faible.
Mais après le Dakar, j'avais beaucoup de pression pour être performant. Tout le monde m'a regardé quand j'ai déménagé aux États-Unis. J'aime ça quand même, je suis très reconnaissant pour cette opportunité. J'ai compris que les circuits sont très différents de ceux du MotoGP.
C'est comme lorsque je suis passé aux Superbikes britanniques. Il faut vraiment connaître les pistes car elles sont très cahoteuses, ont de nombreuses sections d'asphalte différentes et des courbes que je n'ai jamais vues auparavant.
C'est un bon mélange de plaisir et de pression ou de performance. Ma moto MotoAmerica est la même que celle du Championnat du Monde Superbike. La grande différence, ce sont les pneus Dunlop, sur lesquels je n'ai jamais roulé auparavant.
Parfois, en MotoAmerica, vous devez prendre les virages plus lentement que vous ne le pourriez réellement. Par exemple, vous trouverez deux ou trois surfaces d'asphalte différentes ou le mur est très proche. Vous pourriez en tirer quelques dixièmes, mais si vous tombez, cela peut causer de graves blessures.
Vous ne pouvez pas piloter aussi vite que possible dans un endroit aussi dangereux. Cela nécessite une approche différente, à travers un niveau de danger différent. Après mes années MotoGP, je porte beaucoup d'attention à la sécurité des pilotes et des personnes.
Bien sûr, le Dakar est très, très dangereux. Quand je me plains de la sécurité à MotoAmerica , tout le monde dit : 'Allez, tu as gagné une étape au Rallye Dakar et maintenant tu te plains de quelque chose comme ça ?
Mais c'est quelque chose de complètement différent, parce que si quelque chose n'est pas clair dans le rallye, vous pouvez freiner et voir ce qui se passe par-dessus la falaise. Le danger vient quand vous pensez que vous avez tout sous contrôle. Par exemple, une chute à toute vitesse.
Charles Barkley, un bad boy du basket américain, à l’epoque de Jordan, Pippa and co : « ressentez vous la pression?( son équipe était en lice pour le titre), la pression, c’est quoi ça? C’est ce qu’on met dans les pneus, non?
L’approche américaine…les australiens sont aussi un peu comme ça, sauf Stoner qui ne l’a supportait plus a la fin de sa carrière.
On a souvent tendance à minimiser ça, en oubliant qu’un pilote est prisonnier de son environnement, donc sujet à se faire des noeuds au cerveau. Certains plus que d’autres, mais tous y sont soumis. Il n’est qu’à voir les jérémiades de Fabio ( qui est fait aujourd´hui chevalier de la légion d’honneur!!! Respect) du début de saison…