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Photo du rédacteurPhilippe Martinez

Alberto Vergani : "A l'heure des réseaux sociaux, Petrucci est la simplicité même".



A l'heure où Danilo Petrucci vient de réaliser un week-end exceptionnel au grand prix d'Italie du WSBK, son manager Alberto Vergani nous parle de son pilote.


Petrucci devient le premier pilote de l'histoire à remporter des grands prix en Moto GP, en WSBK et en Moto America sans compter une étape du Dakar.


Et pour résumer la simplicité de Danilo, il suffit de se rappeller du grand prix de France Moto GP 2023 où il avait été appelé en remplacement d'Enea Bastianini.


Danilo était arrivé avec son petit camping car et le contraste avec les motorhome géants des autres pilotes était saisissant :



Et c'est ça la particularité de Danilo, un homme ordinaire dans un milieu de l'extraordinaire et souvent de l'extravagance.


Son manager Alberto Vergani nous en dit davantage :



Que dire de Danilo, dans un monde où les réseaux sociaux, l'image, la démesure et l'apparence comptent désormais, celui de 'Petrux' est la victoire de la normalité sur tout.
C'est Danilo, un pilote humble, simple, authentique, en contact étroit avec tout le monde . Je pense que son image le décrit mieux que tous mes mots.

Comment s'est passé votre rencontre ?

Il m'a impressionné en 2014 avec une deuxième place dans un FP2 humide sur le circuit du Sachsenring avec les CRT . J'ai cherché quelque chose qui m'intriguait chez lui.
Au niveau de la direction, c'était aussi une période particulière pour moi, car Melandri quittait Aprilia et Checa a décidé de prendre sa retraite. J'ai donc parlé à Danilo sur la recommandation d'un de ses amis et il est venu dans mon bureau.
Le problème, c'est qu'en MotoGP, il n'a rien gagné. Il a payé de sa poche les frais de voyage et tout le reste, sans pratiquement aucune reconnaissance. Les seules récompenses qu'il avait étaient la combinaison et le casque.
Pour moi, c'était inconcevable : il n'était pas acceptable qu'un pilote de MotoGP gagne moins que les hôtesses, qui reçoivent tout, alors qu'il ne rapportait rien, au péril de sa vie . Évidemment, je ne veux pas pointer du doigt les agents de bord, mais simplement expliquer une dynamique qui, à mon avis, était injuste envers Danilo.
Dans sa carrière, Petrux a toujours dû prouver quelque chose. D'abord avec Redding, puis avec Miller et enfin en 2018, lorsqu'il y avait une grande incertitude de la part de Ducati quant au renouvellement . Cependant, toutes ces dynamiques l’ont rendu de plus en plus fort et je suis reconnaissant à la fois à Pramac et à la famille Ducati pour le chemin partagé au fil du temps.
Un exemple est le Dakar ou le dernier accident de motocross. Son armure est toujours devenue plus solide et il n'a jamais peur quand il s'agit de bras de fer. Je me souviens encore de l'accident du Dakar il y a deux ans, où il a été transporté en hélicoptère et a tout perdu dans le désert. Il aurait pu rentrer chez lui s’il le voulait, mais il a décidé de rester et a gagné.
L'année dernière, à Misano, il était sur le point d'abandonner le Superbike, mais lors de la course suivante, il est monté sur le podium à Donington, ouvrant ainsi un chemin extraordinaire.

Quels sont ses qualités ?

Sa force d'esprit, son caractère et son être. Comme vous le savez, il y a eu des moments difficiles ces dernières années, mais j'ai toujours essayé de lui rappeler un moment de sa carrière.

Quel est un de ses meilleurs moments dans sa carrière ?

Le parc fermé après la victoire au Mugello avec Marc Márquez, qui l'a félicité, reconnaissant sa force et son courage . Cela restera avec moi pour toujours, mais surtout la reconnaissance d'un champion comme Marc envers Danilo.

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